Je veux passer deux ou trois jours avec vous, me remplir de votre présence ; vous sentir partir, vous envoler loin de moi. Vous oublier, et respirer votre absence, ressentir le manque. Vous rappeler, désespéré, pour revivre l’exception d’un Amour tendu vers l’Infini, qui s’impose à la manière d’un élixir secret ou d’un vin impérial.
Je vous ai écrit des centaines de poèmes, vous m’avez inspiré davantage qu’un alcool, une drogue, le meilleur qui s’enfuit et jouit en même temps. Vous êtes dans tous ces livres qui m’entourent, dans ces ténèbres que j’adore et fuis, la lumière qui me subjugue et me transperce. Inspirante, jusque dans vos silences ; insaisissable, jusque dans votre présence.
Soyez distante, sur des hauteurs vertigineuses ; soyez ma source claire, mon plus brûlant mystère. Restez insoumise, surprenez-moi, ne m’obéissez pas, même quand je réclame jusqu’à vos mots et vos énormes baisers envoyés d’une voix plus subtile, plus aérienne qu’un de mes vins favoris, le Chasse-Spleen.Courons le risque de nous aimer sans règle, sans régularité. Acceptons celui de nous perdre, et l’éventualité de nous retrouver hors des sentiers battus du convenu, du convenable.
Je vous ai dans le Sang ! Soyez l’exception qui seule me vivifie, dérobez-vous face à mes velléités d’emprise, frustrez-moi ; continuez à refuser de m’appartenir : c’est ainsi que je vous adore, génialement frustrante !