
Georges Feydeau, surnommé « le roi du vaudeville », auteur de On purge bébé, le Dindon, La dame de chez maxim, nous offre avec Dormez, je le veux ! une pièce qui sort des canons habituels du trio mari cocu /femme infidèle/amant.
Justin, serviteur de Boriquet, l’air de ne pas avoir l’air, est pourtant passé maître dans l’art de l’hypnose, et traite son patron par les sciences occultes. Il lui suffit de prononcer les mots « je veux tu dormes » pour que, sous l’influence du sommeil hypnotique, son maître porte les malles, serve le repas, nettoie le salon…Justin fait alors son « service sans même s’en apercevoir ! » Les relations entre Boriquet et Justin reprennent ensuite leur cours normal maître/serviteur une fois que l’influence de l’hypnose cesse. En fin de compte, Justin mène la belle vie.
Mais Boriquet projetant de se marier, la situation risque fort de changer. Arrive sa fiancée, Emilienne, une parfaite cruche, accompagnée de son père, le docteur Valencourt, un spécialiste du magnétisme appliqué à la médecine.
Justin redeviendra-t-il un domestique zélé ? Ou réussira-t-il à prendre définitivement la place de Boriquet ?
Sylvie Auger a choisi une mise en scène modernisée du texte de Feydeau. C’est drôle, enlevé, virevoltant ! Les comédiens, une équipe de joyeux drilles dotés d’une belle énergie, s’en donnent à cœur joie pour nous offrir, sur un rythme effréné, des situations cocasses et des moments de franche rigolade. Du rythme, une succession de quiproquos, des visages expressifs ! Des interludes musicaux (Brel, Brassens, Johnny..) ponctuent la pièce, et renforcent encore son dynamisme et son comique.
On tombe sous le « pouvoir quasi-hypnotique » de ces six comédiens qui savent nous entrainer joyeusement dans un spectacle à multiples rebondissements.
Cette pièce, nommé dans la catégorie « Meilleur spectacle d’humour « aux P’tits Molières 2018 est à voir absolument si, comme moi, vous aimez le Théâtre de Boulevard bien conçu et bien interprété, qui sait nous tirer de la morosité ambiante.
Dormez, je le veux !, c’est au Sham’s Théâtre tous les jours à 14h30 (relâche le lundi) du 5 au 21 juillet.