Petite valse viennoise

A un peu plus de deux semaines du début du festival : les conférences de presse se multiplient ;  les artistes répètent ; les chroniqueurs et journalistes affûtent leurs crayons !

Petite Valse Viennoise – Berceuse pour Lorca un spectacle mis en scène par Günter Leschnik, interprété par Sophie Millon, avec Fabrice Miny à la guitare. 

Un spectacle tiré de la Conférence sur les Berceuses de Federico Garcia Lorca. 

Lorca, poète ardent, écrivain prolifique, être génial dont l’œuvre maitresse fut encore lui-même ; Lorca, polisseur d’étoiles dont la poésie résonne très haut, très au-delà des apparences immédiates et d’un réel controuvé.

La chanteuse-conférencière nous rappelle que si, en France, la berceuse a pour unique fonction d’endormir l’enfant, il n’en est pas de même en Espagne où il s’agit également de le toucher et d’éveiller sa sensibilité. 

Particulièrement touchante est la berceuse pour l’enfant privé de mère, toute en lyrisme grave ; particulièrement surprenante et amusante celle de la femme adultère qui se fait complice de son amant alors qu’elle endort son enfant. 

Des berceuses tristes, mélancoliques et joyeuses à la fois, tout autant destinées au monde de l’enfance où la rhétorique n’a pas sa place, qu’au monde des adultes qui croient en l’alchimie du Verbe.

Un spectacle joué par l’excellente Sophie Millon. 

Du charme, de l’énergie à revendre ; une actrice sensible, vibrante et drôle à la fois. Elle sait nous transporter de la mélancolie au rire, de la joie à l’émotion, afin de rendre parfaitement compte de la diversité de ces berceuses, à l’image de la complexité de la sombre et joyeuse Espagne. Une présence scénique accomplie ;  une belle voix, accompagnée par les accents subtils de la guitare de Fabrice Miny.

Un spectacle qui est en outre un vibrant hommage au grand chanteur et poète que fut Léonard Cohen, dont la célèbre chanson Take This Waltz, directement issue d’un poème de Lorca, s’achève par ces mots sublimes qui concluent le spectacle :

Et j’offrirai au flot de ta beauté mon pauvre violon et ma croixet tu m’emmèneras danser dans les fontaines de tes poignetsPrends cette valse, prends cette valseElle est à toi. C’est tout ce qu’il y a. 

Bref : émotion, rire, tendresse, joie, profondeur réunies pour un spectacle à voir absolument à partir du 5 juillet.

       

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