
Donne-moi davantage,
Livre-toi, libère mon énergie,
Emmène-moi dans les profondeurs de ta lumière intérieure,
Dépossède-moi de mes maigres certitudes,
Obéis, transgresse, envahis-moi, déserte.
.
Laisse-moi seul, désemparé,
A deux doigts du platane où me fracasser
Avec mes beaux rêves de gloire
Honteux de tout ;
Fais-moi jouir, retire-toi.
Je te crains et te veux davantage ;
Laisse-toi surprendre, rejoindre,
Fais-moi davantage respirer le parfum,
La brûlure de la nuit, le souffle de la mort ;
Ne plus manger, ne plus boire,
Ejaculer, pisser en même temps,
En toi, en moi, m’enivrer au-dedans, en dehors
Jeter des mots, des émotions, entre la nuit, le matin.
.
La folie me guette, comme la nuit dernière
Où j’errais dans ta maison, fou de jalousie,
Alors que tu dormais sagement ;
Muni d’une lampe torche, je cherchais jusqu’au fond des placards
L’amant caché maître de ton passé,
Celui qui t’avait le mieux fait jouir, enflammé ton cœur ;
Ta chatte Lola dormait, je me recouchais,
Il n’y avait personne et j’étais le seul
A te dévorer des yeux, dévorer ton corps.
.
Je veux me m’abandonner à l’imagination de ma folie secrète,
Mes délires intimes ; et ce matin je volais
Le roman d’un écrivain qui n’y voyait goutte, me félicitait même ;
Cet écrivain oublieux inattentif, c’était moi,
Je me volais mes propres phrases, c’était un achèvement !
.
Je suis perdu et parmi les ombres, j’avance,
Je zigzague, je jouis jusqu’à l’épuisement,
Me brise dans ton utérus, ta colonne vertébrale
Si musclée dont je descends les nœuds, les racines de vie
Une à une dessinées, si bien enracinées, à la recherche des miennes ;
Tu m’enfantes, m’envoles vers ma seconde naissance,
Me recrées en douleur, en douceur.
.
Sois ma musique intérieure, bénis-moi ;
Je suis fou, archange du rêve et de la liberté,
De la possession et de la jalousie ; dis-moi à nouveau
Pour le reste de l’instant qui court,
Dis-moi que tu aimes mes mots, mes outrances ;
Parachève-moi, sois ma voix ma putain et ma joie inspiration, folie.
.
Je m’ignore, tu me sais, je deviens mon désir,
Mon alcool, mon opium, ma musique ;
Inscris-toi définitivement en moi, ne m’abandonne plus,
Montre-moi le lieu où nous serons enfin unis ;
Sois ce paradis somptueux où les mots épousent les désirs !